A défaut d’un été, c’est une rentrée british que vous propose la section lettres
Voici quelques-unes de nos découvertes, réactions, coups de cœur, sur ce que nous avons lu et partagé (par mails enthousiastes et chaleureux, Covid obligeant) tout au long de l’année passée.
Piochez, lisez !
ATKINSON Kate : Dans les coulisses du musée ; La souris bleue ; Les choses s’arrangent mais ça ne va pas mieux ; A quand les bonnes nouvelles ;
Les choses s’arrangent mais ça ne va pas mieux. Une série de portraits plus ou moins féroces franchement drôles par moments. Une critique acerbe du théâtre d’avant garde, de la promotion immobilière, de l’édition… un vrai régal (Nicole)
BARNES Julian : England, England ;
La table citron (nouvelles) : acides comme ce fruit mais ça se croque à pleines dents (Aleth)
COE Jonathan : Testament à l’anglaise ; Le cœur de l’Angleterre
Testament à l’anglaise : A travers les membres de la famille Winshaw, « cette bande de vampires », un portrait au vitriol de la bourgeoise anglaise, cynique et décomplexée. A la fois glaçant et réjouissant. (Nicole)
Le cœur de l’Angleterre : Loin de la férocité de Testament à l’anglaise, une étude passionnante et souvent tendre du Royaume (de moins en moins) Uni : émeutes, fièvre joyeuse des J.O., racisme ordinaire, Brexit… A travers des personnages attachants ou irritants. Un roman très actuel qui se lit avec plaisir" (Nicole)
GASKELL Elizabeth : Cranford ; Nord sud.
Peintures du XIXème siècle. Certaines d’entre nous ont bien aimé.
HUXLEY Aldous : Le meilleur des mondes
Roman visionnaire, lui aussi glaçant. Écrit en 1931, à l'inverse de G Orwell Huxley décrit une société de l'opulence, de la consommation, du bonheur artificiel de la satisfaction immédiate des désirs. Seule condition : se conformer au conditionnement génétique, renier et accepter… flippant !! (Astrid)
MAY Peter (Polards) : La trilogie écossaise (L’île des chasseurs d’oiseaux, L’homme de Lewis, Le braconnier du lac perdu) ; L’île du serment;
Vivement conseillé en cas de canicule (!) pour ses descriptions détaillées et rafraîchissantes. Un vrai plaisir de lecture. (Josiane)
O’FARRELL Maggie : L’étrange disparition d’Esme Lennox
A Édimbourg, après soixante ans dans un asile, Esme Lennox, enfermée par sa famille, va retrouver le monde extérieur. Attachant et troublant. Une lecture qui vaut le coup. (Aleth)
ORWELL George : 1984 (publié en 1949 )
Pas forcément le livre le plus " cool" à lire en plein confinement MAIS pris comme une piqûre de rappel, c'est, je crois plus une satire qu'un roman d'anticipation. La description glaçante d'un régime totalitaire qui devient la norme. G Orwell qui a participé à la guerre civile espagnole faisait référence au régime stalinien. (Astrid)
PETERS Ellis (Polards) : la série des “Frère Cadfael”
Des polards aux temps troublés de la guerre civile pour le trône d’Angleterre au XIIe siècle. Agréables à lire, une bonne détente (Aleth)
PRICE Rosie : Le rouge n’est plus une couleur
Max et Kate sont de jeunes étudiants inséparables qui aiment faire la fête. Beaucoup d’alcool et de drogues. Au cours d’une soirée arrosée, Kate subit un viol qui va faire basculer sa vie.
Un livre essentiel, qui décrit avec délicatesse les conséquences désastreuses d’un tel acte, et la reconstruction lente et douloureuse de l’identité d’une jeune femme violée (Brigitte)
RANKIN Ian (Polards) : Le carnet noir etc...
Une série de polards à la découverte d’Édimbourg...
STEINER Susie : Présumée disparue
Un polard actuel qui nous plonge dans les différentes couches de la société anglaise. « L'inspectrice Manon Bradshaw fait une apparition fracassante sur la scène du polar mondial ». J’ai dévoré . (Aleth)
TREMAIN Rose : Retour au pays
Les tribulations d’un immigré à Londres. Se lit bien.
TREMAYNE Peter : la série des enquêtes de sœur Fidelma
Une féministe dans l’Irlande du VII ième siècle.
WIND Oswald : Une odeur de gingembre
Mary, une jeune fille écossaise, embarque en 1903 pour la Chine où elle va épouser son fiancé, un jeune attaché militaire anglais. Elle est indépendante, volontaire et va très vite s’écarter du chemin habituel tracé par la société coloniale du début du XXème siècle. Étrangère et confrontée à des cultures très éloignées de la sienne, elle va suivre en Asie un itinéraire hors du commun et parsemé de drames. Avec énormément de courage, d’intelligence et de modernité.
Un récit passionnant, sous la forme d’un journal intime et de lettres écrites par l’héroïne (Brigitte)
Wolff Isabel : Les amours de Laura Quick
Roman sentimental, ambiance Nothing Hill, qui a le mérite de parler des tabloïds anglais
WOOLF Virginia (1882-1941) : Mrs Dalloway
Une lecture pas facile mais qui vaut la peine qu'on fasse l'effort. Ce roman écrit dans les années 20 raconte la journée de Clarissa à Londres : elle fait des emplettes pour la préparation de sa fête mondaine. Il faut se laisser porter par la musicalité poétique de son monologue intérieur mêlant réflexions sur le passé et le présent, mêlant aussi les réflexions intérieures de personnages de son entourage qui sont comme les facettes de son moi intérieur et qui résonnent sur ce que nous ressentons intuitivement nous-mêmes en écoutant un morceau de musique ou en voyant un tableau qui nous touche sans que l'on sache trop dire pourquoi. Je l'ai lu, relu et le relirai encore, c'est sûr. (Astrid)
Pour notre plus grand plaisir Marguerite prolonge cette première liste avec :
Kate ATKINSON : Dans les coulisses du musée
Un beau premier livre où l’héroïne Ruby Lennox nous raconte l’histoire de sa famille depuis le 19è siècle. C’est là qu’un photographe ambulant a photographié une de ses ancêtres avec ses enfants. Ruby va retrouver ces photos. Alors vont alterner dans ce long roman les scènes du passé et la vie actuelle de Ruby, vie souvent difficile…Il faut s’habituer en début de lecture à ces allées et venues dans le temps, cependant j’ai pris beaucoup de plaisir à ma lecture et me suis passionnée pour sa vie et ses sentiments très marqués. C’est quelqu’un cette Ruby !
Peter May : Comme beaucoup d’entre nous j'ai beaucoup aimé lire la trilogie écossaise, mais j’ai lu aussi 2 livres des quatre romans chinois « Meurtres à Pékin »et « Cadavres chinois à Houston ». On y rencontre la légiste Elisabeth Campbell et l’inspecteur Li envoyé par le gouvernement chinois…et un mystérieux virus propagé pour amorcer l’agonie du monde. Brr…un peu effrayant à lire pendant le 1er confinement !
Rhidian Brock : L’étrange histoire du collectionneur de papillons
C’est l’histoire de John Llew, jeune gallois de 20 ans qui part chez sa tante dans les montagnes de Catskills dans le Wyoming. Il veut apaiser le chagrin de la mort de son père et écrire un livre. Mais il rencontre un homme étrange accompagné de sa sœur qui lui propose un travail pour développer son entreprise de spécimens rares de papillons et les vendre. Alors commence un voyage extraordinaire où l’auteur, écrivain et scénariste pour la TV britannique s’en donne à cœur joie , avec un style très vivant, pour nous conter d’incroyables péripéties. Ce livre pas toujours crédible m’a bien amusée !
J’ai bien aimé continuer à découvrir des livres de David Lodge : Thérapie ; Les quatre vérités ; La vie en sourdine ; Jeu de société. Qu’y a-t’il de commun entre Vic PDG d’une usine métallurgique et Robin, jeune universitaire qui vit à Édimbourg ? Rien sinon un stage que la jeune fille va faire pour étayer son étude des romans industriels. C’est satirique, enjoué, sensible…j’ai bien aimé !
Penny Hancock : J’avais déjà lu le roman « Désordre » qui met en scène une femme d’âge mûr qui, pour combler sa solitude, va séquestrer un jeune garçon de son voisinage ? Mais là je vous parle de « Deux » qui nous fait partager la rencontre et la vie qui devient commune de deux femmes, Mona, marocaine qui, élevant sa fille et s’occupant de sa mère malade, son mari ayant disparu pour faire des études en France, va avoir l’opportunité d’un travail à Londres chez Théodora une bourgeoise active qui a besoin d’aide pour s’occuper de son vieux père sénile, de sa maison où elle reçoit beaucoup et d’un fils qui ne fait rien que s’amuser. Bien sûr Théodora est ravie : une employée sans papiers à qui on peut en demander toujours plus ! Mona devient vite indispensable, elle attire la confiance et l’affection du vieux papa et du fils. Théodora en fait sa confidente. Mais ce récit idyllique va changer…le drame se profile. Je n’en dis pas davantage sinon que j’ai beaucoup aimé cette étude de caractères et le suspense de la fin de cette histoire.
J’ai aimé Jonathan Coe : « Expo 58 » ; « Numéro 11 » ; « La vie très privée de Mr Sim » et surtout « Testament à l’anglaise ».
Zadie Smith : « Ceux du Nord-Ouest ». Ce sont les souvenirs de tout un quartier au nord-ouest de Londres, la cité Caldwell. On y voit vivre Leah, Nathalie, Félix et Nathan. Mais que sont-ils devenus à la quarantaine ? Il semblerait que les deux filles, toujours amies, aient accédé à une certaine réussite tandis que les deux garçons errent toujours aux confins du quartier.Quelquefois, surtout au début du livre, je me suis un peu perdue au milieu des nombreux personnages. L’écriture est très riche,un peu difficile de structure avec toutes ces tranches de vie qui sont narrées. J’ai dû rester très attentive pour le lire avec profit mais j’ai bien aimé…
En dernière minute, à découvrir
Le dernier Jonathan Coe « Billy Wilder et moi » : de l’humour et un happy end !
Et de toute urgence Elizabeth Jane Howards avec sa série « Etés anglais » autrement appelés « la saga des Cazalet » : totalement addictif vous dira Josiane !
Et maintenant ?
Nous partons pour la Chine !