Bon été à toutes et tous.
A la rentrée de septembre, nous découvrirons la littérature allemande à l'occasion des 20 ans du jumelage de Lacroix St Ouen - Losheim am See.
Le fil d’argent
Lluis-Anton BAULENAS
Barcelone
1935. Ils sont trois, 2 garçons et une fille, Pere, Gregori, Maria. Ils ont 18
ans le même jour et, répondant à l’appel de Radio Barcelone, ils se rencontrent
à l’antenne et deviennent amis « à la vie, à la mort ». Ils
découvrent tout en même temps, vivent à fond cette période leur vie. Pere
l’anarchiste, Gregori l'étudiant, tombent tous deux amoureux de Maria
l’orpheline travailleuse qui se veut une femme libre et oscille entre les deux
garçons.
Mais en
1936 la guerre civile éclate et va détruire l’enthousiasme de leur jeunesse.
Comme dira Gregori : « la
guerre m’a chevillé la peur au corps pour toujours et a achevé de déterminer ce
que je suis… ». Ils s’étaient promis de se retrouver 50 ans après leur
première rencontre, le pourront-ils ?
Voici un
récit à 3 voix, où après la folle année de leurs 18 ans, on voit l’influence de
la guerre sur chacun d’eux. Un livre attachant, qui se lit d’une traite.
Aleth
A la vitesse de la
lumière
Javier CERCAS
Ce livre
raconte la rencontre puis l’amitié de deux hommes dans une université
américaine.
L’un est un jeune garçon espagnol,
assistant de langue, qui a l’ambition de devenir écrivain ; le second est
un homme américain, plus âgé, qui a déjà « un vécu » et qui ne se
laisse pas approcher facilement. C’est le plus jeune qui racontera l’histoire
de son aîné ; une histoire lourde et douloureuse sur fond de guerre du
Vietnam.
Un homme
humaniste jeté dans une guerre qu’il ne voulait
pas, face à un jeune garçon qui souhaite écrire mais qui n’a pas encore
« la matière » ni « la manière ».
- Qu’est
devenu cet aîné humaniste à l’épreuve de la guerre ? - Le
plus jeune deviendra t-il écrivain ? Comment et à quel
prix ?
Deux
histoires différentes, mais qui amènent la même question : la guerre et le
succès sont-ils également délétères ?
Les
personnages sont attachants et bien étudiés.
En conclusion : un livre bien écrit, intéressant, où
on ne s’ennuie pas.
Monique
Calligraphie des
rêves
Juan MARSE
Année 1940, Espagne franquiste, le
jeune Ringo arpente les rues du quartier populaire de Barcelone, il accompagne
souvent son père qui est chasseur de rats bleus ; sa mère est infirmière
sans l'être.
Obsédé
par la musique qu'il étudie passionnément, et afin de pouvoir poursuivre, il
entre comme apprenti joaillier en continuelles rêveries dans la Barcelone de
l'après guerre. Alors qu'il travaille sur son établi il perd son index et tout
espoir de devenir pianiste.
Il se
réfugie dans un modeste bistrot de la señora Paquita et s'efforce de percer le
mystère qui entoure les activités de son père, observe le quotidien des voisins
de son quartier, et cette mère, Mme Mir au cœur de midinette qui est kiné à
domicile.
Il y a
les mensonges des adultes et son imagination, ces parents dont il apprend
qu'ils ne sont pas ses parents !
Roman
merveilleux rempli d'images et de rêves qui brillent.
Jeanne
L’ombre du vent
Carlos Ruiz ZAFON
Daniel, âgé de 10 ans, est emmené par son père pour
effectuer un rituel, aller chercher dans la bibliothèque des « livres
oubliés » un livre qui le suivra toute sa vie.
L’enfant choisit « l’ombre
du vent » de C.R .Zafon, un auteur méconnu contemporain mais disparu
dont les livres sont recherchés par un individu inquiétant pour être brûlés.
Daniel va se consacrer à retrouver
l’auteur et il sera aidé par des amis qui sillonneront la ville de Barcelone,
dangereuse au sortir de la guerre mais aux rues attachantes et envoûtantes. Un
dangereux policier sanglant et véreux les poursuit pour les faire condamner en
vertu d’un affront passé.
Chaque personnage menant l’enquête
est restitué dans un cadre de vie passé ou présent, ce qui rend le livre
enrichissant et pluriel.
Dans une atmosphère de faits
mystérieux et de présences maléfiques vous ne connaîtrez la vérité qu’à la fin.
Ce livre a été primé plusieurs
fois en Espagne et en France
Jeannine
CONFITEOR
Jaume CABRE
Voilà ce que nous
en dit l’auteur : « Je ne me
suis jamais dit que j’allais écrire un livre sur un enfant qui a grandi…mon
personnage principal Adria n’existait pas. J’imaginais un inquisiteur, un nazi,
un moine. Mais je me suis vite rendu compte que ces personnages étaient très
éloignés de moi. Alors je me suis dit prends quelqu’un dont tu te sens
proche… et ce gamin m’est apparu, il est né chez moi au cœur de Barcelone. Je
l’ai fait grandir mais je ne savais pas encore comment Adria serait lié aux
autres personnages. Le violon m’est apparu, lui, après un ou deux ans
d’écriture. J’ai fait dans ce livre beaucoup de réflexions sur le Mal où chaque
personnage est impliqué. »
Ce livre dont
l’écriture n’est pas linéaire car, débutant dans les années 50 à Barcelone, il
suit Adria qui, 50 ans après, décide de raconter son histoire familiale. C’est
un long ouvrage de 771 pages avec beaucoup de retours en arrière et de bonds en
avant dans l’Histoire que l’on parcourt avec des personnages fictifs et
d’autres réels, l’Histoire où le Mal mène la danse.
C’est un livre
exigeant qu’il faut lire avec assiduité, un livre où je suis allée de
découvertes en découvertes à la suite de ce jeune garçon solitaire, vivant dans
un grand appartement sombre, partagé entre l’ambition de son père et celle de
sa mère qui rêve d’en faire un violoniste virtuose. J’ai beaucoup aimé ce
livre… un grand livre.
Marguerite
La promenade des délices
Mercedes DEAMBROSIS
Ne vous laissez pas tromper par ce titre.
Ce recueil de huit nouvelles vous propulse pendant la guerre
d’Espagne.
Percutant, âpre et puissant.
Réjane
INTEMPERIE
Jesus CARRASCO
C'est l'histoire d'un enfant qui
se sauve et qui est recherché ardemment par le chef de la police de son
village. On n'en connaît pas la cause car l'enfant cache un secret. On ne
connaît pas non plus le lieu et l'époque où se déroule cette histoire. Ce que
l'on sait, c'est qu'une sécheresse catastrophique s'est abattue sur ce pays et
que dans cet enfer de chaleur et de désolation, la fuite de l'enfant va être
éprouvante.
L'enfant va rencontrer sur son
chemin un vieil homme taiseux et son troupeau de chèvres. Afin de s'éloigner du
village tous deux vont cheminer durement à travers les plaines désertiques. Le
vieil homme va protéger l'enfant et grâce à son exemple et à ses conseils il va
lui permettre de communier avec cette nature hostile et de survivre.
C'est un roman initiatique et
poignant, à l'écriture belle, soignée, précise. Qui emmènera avec force le
lecteur à la recherche du lourd secret de l'enfant.
Brigitte
Pleine lune
Antonio MUÑOZ MOLINA
Dans une petite
ville d'Andalousie battue par la pluie de l'hiver, une fillette a été enlevée
et retrouvée morte le lendemain. La ville va vivre au rythme de la peur et de
l'effroi.
Pleine Lune est
un roman noir, mais l'écriture contraste avec le genre policier. Il y a
peu de dialogues. J'ai été séduite par l'écriture animée d'un souffle
poétique et par la lenteur du récit qui permet d'être au plus près des
sentiments des protagonistes.
Entre amour et
horreur, l'auteur parvient à nous accrocher en donnant la parole aux
personnages liés par le meutre : l’inspecteur
, le médecin légiste, l'institutrice de la fillette, l'assassin et la dernière
victime qui elle a échappé à la mort.
La clarté de la
lune tantôt illumine l'amour rédempteur, tantôt pousse l'assassin au plus noir
de lui-même.
Une fois le livre
refermé, les personnages nous hantent encore longtemps.
Astrid
Pas pleurer
Lydie SALVAYRE (française d’origine espagnole)
Eté 1936. Des années plus tard
Montsé raconte à sa fille, dans un français truffé d’espagnol, ses souvenirs
flamboyants des débuts de la « révolution » espagnole. Mais aussi de
la guerre civile, les élans des libertaires, la trahison des communistes, les
compromissions de la hiérarchie catholique avec le fascisme. Seule une voix
protestataire, celle de Bernanos, accompagne ses souvenirs en contrepoint.
« L’été radieux de ma mère, l’année
lugubre de Bernanos dont le souvenir resta planté dans sa mémoire comme un
couteau à ouvrir les yeux : deux scènes d’une même histoire, deux
expériences, deux visions qui, depuis quelques mois sont entrées dans mes nuits
et mes jours, où, lentement, elles infusent ».
Un livre
bouleversant et passionnant.
Nicole
Toutes les vagues de l’océan
Victor DEL ARBOL
Ça commence comme un thriller par
le meurtre d’un enfant, c’est aussi une sombre histoire de vengeance sur
plusieurs générations, c’est toute l’histoire de l’Europe contemporaine, guerre
d’Espagne, époque stalinienne avec toutes ses horreurs, c’est surtout
l’histoire d’un homme que sa rage de survivre rend fou.
700 pages en livre de poche… Je
vous mets au défi de le quitter avant d’avoir terminé.
Josiane
Le chemin
Miguel DELIBES
11 ans, Daniel « le
hibou », en une nuit se remémore toute sa vie avec humour et philosophie. Son père veut qu’il progresse
alors il l’envoie en ville dans une école privée pour qu’il étudie.
Dans ce déroulé, il se souvient.
Son copain lui a expliqué que ce n’est pas les cigognes qui apportent les
enfants mais qu’ils viennent du ventre de leur mère : depuis ce jour il ne
respecte plus beaucoup sa mère.
Dans son esprit défilent tous les
habitants du village : les artisans, le forgeron, le menuisier ; le
curé, le maître d’école et aussi tous ses camarades et leurs sobriquets plus ou
moins cocasses.
La nuit est passée. Le nouveau
jour arrive.
Marcelle